Jean a quitté Nantes en 1947 et s'est installé à Bruxelles avec qu'un crayon en poche. Il travailla dans le secteur de la publicité pendant deux ans et au journal Les Sports jusqu'en 1952. Il se présenta au journal Spirou et Jean-Michel Charlier lui proposa de faire de la bande dessinée.
Après avoir vécu ces moments difficiles, il avait appris à percevoir les choses d'un côté plus réaliste. Il travailla chez Spirou et réalisa des « Oncle Tom » puis, quelques temps plus tard, en 1953, il entra chez Tintin. Il dessinait alors des histoires complètes, mais contrairement à son dernier emploi, il avait maintenant la possibilité d'écrire ses propres scénarios. Il se spécialisa dans les histoires sportives. Il créa donc son propre héros le 7 février 1957. Il trouva un nom digne des héros de son époque : Vaillant ! Et comme par hasard, cette journée-là, il regarda par la fenêtre et vit ses voisins s'affairant à des motos... le plus jeune fils de ses voisins s'appelait Michel... Michel Vaillant!
Le héros était bel et bien né! Il trouva un éditeur, mais le monde de la bande dessinée est dur et il deva écrire cinq histoires de quatre planches chacune pour tester cette série. Le défi fut relevé et le public montra de l'intérêt pour Michel et ses compagnons. En 1958, les aventures de Michel Vaillant avait le vent dans les voiles avec le tout premier titre: Le Grand Défi.
En 1966, Michel Vaillant fut projeté à l'écran dans une minisérie de treize épisodes. Tournée lors de vraies courses, la série fut un véritable succès. C'est le champion de formule 3 Henry Grandsire qui tint le rôle de ce super héros. Après avoir franchi la ligne d'arrivée des 24 heures du Mans en 1967, Henry fit un tour d'honneur. C'est alors qu'une troupe de jeunes gens se précipita vers lui et son coéquipier, José Rosinski. Toutes ces gens n'acclamaient ni Grandsire, ni Rosinski, mais ils hurlaient : «Bravo Michel ! Vive la Vaillante ! ». Les deux compagnons furent tout d'abord un peu vexés de la situation, car Vaillant leur avait, d'une certaine façon, volé la victoire! Avec le temps, ils ont su en rire!
Une écurie de course fut aussi créée. L'idée fut conçue premièrement par Alain Dex, un pilote belge. Le but principal de cette écurie était tout simplement de rassembler une bande de copains autour d'un intérêt commun: la course automobile. Avec ses Ford Escort et Lotus, Alain remporta d'inombrables victoires et le titre de Champion de Belgique. L'idée prit de son empleur et l'équipe Vaillant s'attaquait maintenant aux courses internationales de monoplaces. Les écuries de Formule 2 dont Claude Bourgoignie et Bernard de Dryver étaient les pilotes et de Formule 3 dont Pierre Dieudonné et Hervé Regout étaient les acteurs remportèrent de nombreux succès autant que sur la piste que dans les puits. Une véritable amitié était née entre tous les passionnés de course et de Michel Vaillant.
Beaucoup de monde travaille à la confection de cette belle bande dessinée. Cette série doit son réalisme en grande partie par le respect et la minutie de la représentation exacte. Tandis que une équipe s'affaire à dessiner avec beaucoup de talent les planches, une autre se documente sur les lieux mêmes ou par les journaux et autres médias. Le tout s'agence pour offrir aux inconditionnels, des histoires débordant de réalisme et toujours à l'actualité.
Depuis les premiers jours, beaucoup de choses ont évolués, mais la qualité des dessins et la fidélité du réalisme, Jean Graton continu à nous en mettre plein la vue! Ami de grands pilotes, Jean Graton nous fait découvrir le cercle fermé du sport motorisé avec des histoires passionnantes et plus vraies que nature. Avec ses collaborateurs, il nous permet de palper le poul de ce monde existant avec des dessins réalistes et fait à l'échelle. Depuis déjà quelques histoires, son fils Philippe Graton, journaliste et photographe, met la main à la pâte pour continuer, ce qu'on pourrait nommer, la plus belle saga que le monde de la bande dessinée nous ait donné.